Disposant d’une sorte de bibliothèque de dessins, Sako Yachiyo peut en sélectionner quelques-uns, créer une composition originale avec un thème ou bien hétéroclite, en les assemblant sur une toile blanche...
Disposant d’une sorte de bibliothèque de dessins, Sako Yachiyo peut en sélectionner quelques-uns, créer une composition originale avec un thème ou bien hétéroclite, en les assemblant sur une toile blanche tendue sur chassis. Elle opère alors à un collage – formel et mental – afin de créer une scène marabout-bout-de-ficelle où l’humour est souvent présent. Tout au moins, avec beaucoup d’esprit. Grâce au geste très maîtrisé du tracé par Sako Yachiyo, les dessins/ pictogrammes sont tous à la même échelle, que ce soit un paysage, un personnage, un animal ou un objet. Les différents éléments de ces collages ne subissent donc aucun changement d’échelle. La proportion entre une tasse de thé et un chat est rigoureusement exacte, bien qu’ils soient dessinés à des temporalités parfois éloignées. Si par hasard, une assiette de nouilles est plus grande, elle sera collée en bas de la composition, comme si elle était en premier plan, dans le sens cinématographique. D’ailleurs, les dessins de Sako Yachiyo fonctionnent comme des sketches de cinéma, des essais de tournage. Ses compositions sont de véritables tranches de vie, assimilables à des scènes storyboardées de Yasujirô Ozu pour le Japon ou bien Éric Rohmer en France. Avec cette même rigueur esthétique commune à ces deux cinéastes qui mettent aussi en scène le quotidien.