Pierre Giouse {1929-2017)
Autodidacte, ainsi que le furent Marcel Michaud, Raymond Grandjean et Armand Avril, Pierre Giouse était un créateur polymorphe, écrivain, poète et artiste.
Ce fils de mineur était né le premier jour de l’an 29 à Unieux dans la sombre vallée de l’Ondaine. Dès son enfance, grâce à un instituteur, il s’ouvre à la culture, s’émerveillant des choses de l’Art.
Encore adolescent, il s’emploie comme forgeur dans une aciérie puis comme maçon. Devenu responsable syndical chargé de vérifier sur les chantiers le respect des règles de sécurité, il se consacre à la promotion de la culture en milieu ouvrier. Secrétaire de « Travail et Culture », Pierrot s’investit avec l’avocat Paul Bouchet pour restaurer le Château de Gouttelas en Forez et le transformer en centre culturel.
Il fréquente le monde du théâtre entre autres Roger Planchon, celui des arts plastiques rencontrant Madeleine Lambert dont il sera le compagnon. En mai 68 il découvre l’univers de l’architecture avec les étudiants des Beaux-Arts en grève.
Par la suite, il se lie particulièrement avec l’architecte Robert Dussud et avec ceux du GERAU. Le simple militant devient acteur à part entière de ces mouvements culturels. Il écrit dans des livres d’artistes, des journaux, des revues.
En 1997 il publie chez l’éditeur vénissian Parole d’Aube « Chemins », recueil poétique par lui-même illustré. Membre actif de l’avant-garde lyonnaise des années 70, il dessine, peint, participe à des expositions collectives. Il se révèlera pleinement dans la fabrication de petites constructions poétiques mettant en scène des objets dérisoires du quotidien.
Sa démarche s’apparente à celle de Joseph Cornell dans la conception de ses boites surréalistes En 1999 la galerie Dettinger-Mayer organise une exposition autour de la série « les détournements (mineurs) de PG » En 2003 l’URDLA édite en 12 exemplaires « multiple bocal » l’une des pièces de la série des « Détournements (mineurs)» de PG ».
L’imaginaire subtil, non encombré des poncifs académiques et l’humour discret de Pierre Giouse nous révèle la profondeur de son monde intérieur.
Texte de Jacques REY, ami de Pierre Giouse, collectionneur et mécène.
- Pierre Giouse et Madeleine Lambert, crédit R. Bert